Inquiétude chez les brasseurs
Le nouveau règlement entourant les «mélanges à la bière» préoccupe certains micro-brasseurs, qui veulent pouvoir continuer à produire des bières aromatisées ou titrant à plus de 12% d'alcool.
Mais le directeur du commerce au ministère du Développement économique, Pierre-André Forgues est catégorique: les bières ne sont pas visées.
Le règlement précise qu'il vise tout produit dont le résultat final n'est pas de la bière, du cidre, un vin, un alcool ou un spiritueux. On vise vraiment les mélanges à la bière, qui tentent de surfer sur la popularité d'autres produits, précise-t-il.
Mélange à la bière
Certains micro-brasseurs, inquiets des impacts de ce règlement qui définit comme «mélange à la bière» toute bière aromatisée après fermentation avec des fruits, des herbes ou des épices, ont communiqué avec le ministère, au cours des dernières semaines.
Plusieurs bières de spécialité, comme les lambics ou celles aux fruits, utilisent des procédés similaires.
Peter McAuslan, producteur des bières Saint-Ambroise et McAuslan, dont une aux abricots, a avoué être perplexe. «Je n'ai pas lu le règlement en entier encore, mais si ça touche les bières, c'est sûr que c'est inquiétant.»
Conflit d'intérêts?
Antoine Geloso, qui produit plusieurs mélanges à la bière, mais aussi plusieurs bières comme la Bowes, juge que le gouvernement n'a pas à s'immiscer dans la définition de ce qui est une bière et ce qui ne l'est pas.
«Les liqueurs de malt, comme les micro-brasseries de bières, représentent un secteur nouveau en plein développement. Là, le gouvernement va être obligé de définir ce qu'est une bière et ce qui ne l'est pas. Même en Europe, ils n'ont jamais été capables de le faire et nous, on va y arriver?», se demande-t-il.
Selon lui, la SAQ, qui a obtenu le mandat d'appliquer ce règlement, sera potentiellement en position de conflit d'intérêts, puisqu'elle vend des produits concurrents comme la vodka, des coolers à la vodka, du vin et autres spiritueux.