Valheureuse

Dernière née des petites mousses locales artisanales, la Valheureuse reprend une tradition brassicole longtemps cultivée au Val-d'Ajol.

Une aventure menée par deux Ajolais.

Longtemps, comme d'autres villes du secteur, le Val d'Ajol a fait partie des villes cultivant l'art de la brasserie.

Mais la seconde guerre a eu raison de cette activité qui employait pas mal de monde.

Depuis, la brasserie ajolaise de la Gerbe d'or qui a connu ses heures de gloire a sombré dans l'oubli le plus total hormis pour quelques amateurs d'histoire locale.

Il y a deux ans, deux copains installés au Val d'Ajol depuis quelques années, le Britannique Martin Burton et Christophe Couval, passionnés de bière, et nés le même jour la même année, ont eu l'idée de faire revivre cette belle tradition.

"Nous faisions cela pour nous et des amis dans la cuisine de Martin mais nous nous sommes vite retrouvés à l'étroit."

En 2007, le tandem part donc en stage à Saint-Nicolas-de-Port pour maîtriser totalement l'art brassicole.

En 2008, il porte sur les fonds baptismaux la brasserie Burval (contraction de Burton et Couval) après avoir fait l'acquisition d'un local à la sortie de la ville, en face de l'ancienne gare.

Après quelques travaux d'aménagement et l'achat du matériel d'occasion conséquent, ils lancent enfin la Valheureuse, une petite mousse artisanale qui se décline en blonde, en ambrée ou en brune en 75 cl, en magnum et en fût, avec prêt de tireuse pour les soirées entre amis.

Visites et dégustation

"Nous souhaitons rester locaux et vendre notre production uniquement sur le secteur" observent les deux hommes qui pour le moment réalisent un brassin par semaine et produisent 400 hectolitres par an qu'ils embouteillent eux-mêmes, sur place.

Le doux breuvage au jus de houblon a tout pour faire une belle carrière dans les Vosges puisqu'il a déjà obtenu le label Vosges terroir et reçu deux prix :

La médaille de bronze du prix Fourquet pour sa blonde en 2009 et en 2008 pour sa version ambrée.

Les jeunes chimistes, installés sur le circuit touristique des chalots, ont également mis sur pied des visites de leur atelier les après-midi pour révéler ainsi les secrets de la douce alchimie du jus de houblon fermenté.

Ils sont aussi présents sur différents événements :

La foire aux rognons blancs de Raon-aux-Bois ce 3 mai, prochainement le rallye Alsace-Vosges...

Plusieurs restaurants environnants ont également concocté des plats à base de Valheureuse :

La Résidence mais aussi la Fontaine Stanislas à Plombières-les-Bains.

Une porte ouverte est prévue le 31 mai prochain avec dégustation et animations diverses pour faire découvrir au public la petite dernière des bières vosgiennes, avec jeux et produits du terroir.

Assurément, le renouveau de la tradition brassicole est en marche.

Et d'autres projets couvent comme une bière blanche...

Brasserie Burval
24 avenue de Méreille
88 340 Val d'Ajol

Tél. : 0329651817

Ouverture tous les après-midi en semaine de 14 h à 18 h
le samedi de 10 h à 12 h et 14 h à 18 h.

www.val-heureuse.com


Source :

Sabine LESUR

Place aux Brasseurs du Temps

Une première microbrasserie gatinoise ouvre ses portes.

Les amateurs de bière de la région n'ont plus à aller bien loin pour déguster une blonde, une rousse ou une brune brassée maison.

La microbrasserie des Brasseurs du Temps a officiellement ouvert ses portes mercredi.

Installée dans les locaux de l'ancien château d'eau sur la rue Montcalm, la première fabrique de bière artisanale de Gatineau redonne ainsi la vocation originale à l'endroit.

Certains l'ignorent, mais construit en 1821 l'édifice abritait à l'époque une microbrasserie administrée par le fondateur de Hull, Philemon Wright.

«Je gravite dans le monde de la bière depuis une vingtaine d'années et ça faisait longtemps déjà que je réfléchissais à ouvrir une microbrasserie dans la région, explique l'un des quatre propriétaires, Alain Geoffroy.

Un endroit comme celui-là c'est mon Disneyland à moi, mon terrain de jeu.

En plus, on répond à un besoin dans la région.»

Sur place, le maître-brasseur Dominique Gosselin s'assure de brasser une douzaine de bières prêtes à être dégustées par les visiteurs.

La sélection changera au gré des saisons et de l'inspiration de ce dernier, affirme-t-on.

En plus d'une salle à manger de 200 places, une terrasse pouvant accueillir 250 personnes a également été aménagée.

Mais doit-on s'y connaître en matière de dégustation de bière avant de s'y rendre une première fois?

«Absolument pas, répond M. Geoffroy.

On offre une bière un peu plus désinvolte pour ceux qui ne s'y connaissent pas trop et qui sont seulement exposés à la publicité des grandes marques nationales.

Il y a une éducation à faire auprès de ces gens, mais on va prendre les prendre là où ils sont rendus. Mon but est de leur faire vivre une expérience.»

Un parcours muséal relatant l'histoire de l'endroit et des microbrasseries verra aussi le jour avant la fin de l'été.


Source :

Leffe et Hoegaarden ne connaissent pas la crise

Armentières (59)

Alors que le marché de la bière est en berne, le brasseur InBev affiche des performances à deux chiffres dans le circuit hors foyer grâce à ses deux marques stars.

Explications de José Lafuente, directeur marketing.

L'Hôtellerie Restauration :

Que représente InBev aujourd'hui et comment vous situez-vous hors foyer ?

José Lafuente :

InBev est aujourd'hui le 3e brasseur de France avec 10 % de parts de marché, tous circuits confondus.

En CHR, nous représentons 18 % du marché, grâce à notre savoir-faire particulier sur les bières dites de spécialité que sont Leffe et Hoegaarden.

2008 a été très difficile pour les CHR.

L'année a démarré avec l'interdiction de fumer.

Ensuite, il y a eu tout un discours sur le pouvoir d'achat qui a eu un effet négatif sur les loisirs.

La météo estivale a été peu favorable, aussi mauvaise qu'en 2007.

Et l'année s'est terminée sur la crise que l'on connaît.

Résultat, les Français sont beaucoup moins sortis et ont moins fréquenté les CHR.

Dans son ensemble, la bière y est à - 11,1 %.

Dans ce contexte, nous sommes, chez InBev, à - 6 %, soit moitié moins que la chute nationale.

Avec, et c'est notre force, + 4 % pour Leffe et + 9,9 % pour Hoegaarden.

De réelles performances

Comment les expliquez-vous et allez-vous pouvoir maintenir ce rythme ?

Nous avons entamé, depuis janvier 2005, une politique de redynamisation de Leffe.

Grâce à cette stratégie, nous obtenons une augmentation de + 24 % en volume, et ceci alors que le marché a perdu un quart de ses volumes de bière en quatre ans.

Les bons résultats que nous enregistrons illustrent un nouveau comportement des con-sommateurs :

Moins, mais mieux.

Le panier moyen des sorties en CHR tend à se maintenir.

En ce qui concerne 2009, nous sommes confiants parce que notre gamme de produits colle parfaitement aux tendances de consommation.

On est dans cet esprit dégustation recherché actuellement. 

À partir de quels outils travaillez-vous ?

Ces performances s'appuient des innovations.

Il y a eu la commercialisation, lancée en 2007, de Leffe 9°, qui est une bière blonde de fermentation haute.

Elle se déguste idéalement à l'apéritif et accompagne parfaitement les charcuteries au goût prononcé ou les fromages de caractère.

Il y a eu ensuite Leffe Ruby, lancée en 2008, avec une volonté de séduire la clientèle féminine, sans nous éloigner de la clientèle masculine.

On a fait 10 000 hectolitres la première année, ce qui est un record pour un lancement, surtout lorsqu'il s'agit d'un complément de gamme.

Depuis avril 2007, nous commercialisons aussi le Perfect Draft, qui s'adresse aux établissements qui n'ont pas la possibilité ou l'ambition d'installer un tirage classique.

Ce matériel de tirage fonctionne avec un mini-fût de 6 litres.

Celui-ci assure une qualité à 100 % dans le verre pendant une durée d'un mois, soit l'équivalent d'un demi par jour.

On a commencé avec Leffe blonde pour répondre aux besoins des restaurateurs qui souhaitent la proposer à l'apéritif ou à table.

Depuis mars dernier, Leffe 9° est disponible aussi en Perfect Draft. Ce que nous voulons, c'est développer la disponibilité du produit auprès d'un plus grand nombre.

Le Leffe 9° Perfect Draft répond aussi aux attentes des pubs déjà équipés de 3 ou 4 becs.

On travaille également la PLV.

Nos principaux outils sont les porte-couverts, les chevalets de table et les sets de table, qui déclenchent l'achat d’impulsion et qui permettent des croissances à deux chiffres. 

En ce qui concerne Hoegaarden, quelle est votre champ d’action ?

Les actions de redynamisation d'Hoegaarden datent de janvier 2008 et ça fonctionne puisque nous avons fait + 10 % au 31 décembre.

La marque représente entre 15 et 20 % des volumes de Leffe avec un vrai potentiel de consommation, dès lors que l'on aura réussi à la sortir du carcan estival.

C'est une bière qui est très accessible au goût et qui a une personnalité bien à elle.

Nous mettons en place deux incentives serveuren mars et en octobre.

Le principe est assez simple :

Des clients mystères passent dans les établissements et demandent ce qu'il y a à la pression.

Le serveur doit répondre Hoegaarden au lieu de dire une blanche.

Nous faisons beaucoup d'opérations dans les points de vente.

En juin, 3 000 établissements vont bénéficier d'une opération destinée à faire gagner des cadeaux à leur clientèle.

De plus, on renouvelle cette année le rituel de consommation d'Hoegaarden.

Lors de son arrivée en France, la marque a mis l'accent sur la tranche de citron.

Maintenant, nous passons au verre givré avec le Glass Freezer.

On sert la bière dans son verre hexagonal givré à -18 °C.

On est dans la fraîcheur intense et les cafetiers qui ont choisi ce système ont vu les volumes de vente augmenter de 13 %.

Quelque 1 000 Glass Freezer ont été installés l'an dernier et nous tablons sur le même développement en 2009.

Ce système met la bière en scène.

Enfin, Perfect Draft accueille aussi des mini-fûts Hoegaarden.

Votre stratégie porte donc sur un large éventail d'établissements...

La bataille sur les gros points de vente n'est pas intéressante.

Elle l'est davantage dans les autres établissements, à condition bien sûr d'avoir les bons outils.

Le nouveau découpage de la France en trois zones (Grand Nord, Ouest et Paris, Grand Sud), les 80 personnes dédiées au circuit hors domicile ainsi que la force de vente de 9 personnes spécialement dédiée au Perfect Draft sont autant d'atouts pour assurer notre proximité auprès de nos clients.


Source :

Blonde ou brune, la bière va vous séduire

La bière n'est pas sous pression.

La demande mondiale continue de croître, tirée par les gros consommateurs que sont les pays émergents, Asie et Europe de l'Est en tête.

En période de crise, la bière n'est pas qu'un réconfort, c'est une valeur défensive.

Misez sur les brasseurs.

Les dix plus gros brasseurs se partagent 60% du marché mondial.

Parmi eux, quatre mastodontes internationaux :

AB InBev (avec 23% de parts de marché mondial), SABMiller (13%), Heineken (9%) et Carlsberg (7%).

Ce dernier a vendu, en 2008, 12 milliards de litres, soit 100 millions de bouteilles de bière par jour.

2008 a été synonyme de forte concentration, avec deux opérations majeures :

Les rachats de l'américain Anheuser-Busch par le belge InBev, pour 32,7 milliards d'euros, et du britannique Scottish & Newcastle par le danois Carlsberg et le néerlandais Heineken pour 10 milliards d'euros.

La bière ne cesse de grignoter des parts du marché sur les alcools forts :

En 2012, les deux devraient être à égalité.

De 2002 à 2007, la croissance du marché mondial de la bière a été de 4,3% en moyenne, selon des chiffres de Heineken. Elle devrait être de 3% entre 2007 et 2015.

Ce dynamisme varie selon les types de bière. Heineken, Corona, Carlsberg, Bud, Foster's, Stella Artois, Guinness, Amstel, Tuborg, Brahma sont les marques internationales les mieux vendues, en volume, en 2007, selon l'analyste sectoriel Plato Logic.

Toutefois, les cervoises locales, plus traditionnelles, n'ont rien à leur envier.

Le marché varie également selon les zones géographiques.

Les brasseurs ont compris qu'il y avait peu à attendre de l'Europe occidentale et de l'Amérique du Nord.

La demande vient surtout des pays émergents, où le marché devrait croître de 3 à 4%, estime Heineken.

Un Français boit en moyenne 31 litres de bière par an, un Russe 81 litres.

L'Asie consomme sans modération

En Chine, la consommation de bière par personne a doublé au cours des dix dernières années.

Le pays est devenu le premier consommateur devant les Etats-Unis, la Russie, le Brésil, l'Allemagne, le Mexique, le Japon, le Royaume-Uni, l'Espagne et la Pologne, toujours selon le classement 2007 de Plato Logic.

Le marché asiatique se développe rapidement, soutenu par l'augmentation du pouvoir d'achat, la croissance démographique et l'urbanisation, l'occidentalisation des goûts et la substitution de la bière aux alcools traditionnels.

Les géants brassicoles s'y implantent via des partenariats ou grâce à l'acquisition de groupes locaux.

L'an passé, il s'est vendu dans le monde 61 millions d'hectolitres de Snow, une bière fabriquée par China Resources et son partenaire britannique SABMiller.

China Resources et Tsingtao Brewery Co. contrôlent près de 30% de parts du marché chinois.

L'autre région qui présente un potentiel est l'Europe de l'Est.

En Pologne, la consommation de bière a doublé entre 1993 et 2002.

En Russie, l'an passé, les ventes ont augmenté de 15%.

Pourtant, le coup de frein a été brusque au dernier trimestre 2008, déstabilisant les brasseurs internationaux implantés sur ces marchés.

A cela se sont ajoutés des effets devises négatifs.

Ainsi, le bénéfice net de Heineken a plongé de 807 millions d'euros en 2007, à 209 millions d'euros.

Cependant, les pays de l'Est restent porteurs.

Bien que la croissance du marché russe doive ralentir de 1,5-2% cette année par rapport à celle de 2008, elle devrait tout de même rester à deux chiffres.

Nous sommes loin de la situation des marchés d'Europe de l'Ouest, stables, et d'Amérique du Nord, où la croissance n'est que de 1% par an.

Les caprices de la météo et les décisions politiques (augmentation des taxes, interdiction de fumer dans les bars dans plusieurs pays européens) pèsent sur la demande.

Le ralentissement économique est venu modifier les habitudes des consommateurs, qui se tournent vers des bières locales, meilleur marché, achetées en magasin plutôt que consommées au comptoir.

Les brasseurs continuent de s'y livrer une bataille marketing.

Mais ils font mousser leurs résultats sur d'autres marchés.


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